Le Saint-Denisien

Solidarité Haïti – L’ivresse de la jeunesse

Par Jean Charron · Solidarité-Haïti en Estrie

, 31 mai 2024

Aznavour a chanté : « Il faut boire jusqu’à l’ivresse, sa jeunesse » et la jeunesse haïtienne aussi a besoin de vivre à fond cette période de la vie où l’énergie est à son paroxysme. Suite aux huit années d’école fondamentale que nous leur offrons à notre école, que leur réserve la vie ?

Les étudiants de Berkeley à McGill expérimentent présentement cette ivresse. Ils se saoule de la satisfaction qui vient avec le fait de pouvoir défendre leurs valeurs, inciter leur société à plus de justice, la sensibiliser aux malheurs des Palestiniens.

Pendant ce temps, la jeunesse haïtienne n’a même pas accès, pour la plupart, à des études secondaires.  Ceux dont les parents peuvent payer des études universitaires n’ont même pas accès à leur campus dans le chaos actuel.

Me Acfenes Antoine qui gère nos projets, a trois filles de 24, 22 et 20 ans qui en souffrent. Heureusement, elles viennent d’obtenir des visas pour s’inscrire à des universités américaines avec des bourses à la clé. Plusieurs autres familles nanties en font autant, tant mieux, mais le reste de la jeunesse haïtienne reste en plan.

Un pays dont la jeunesse doit s’expatrier pour vivre intensément, un pays dont la majorité de sa jeunesse est frustrée de son droit à une vie décente ne peut que végéter. Lorsque le Canada se demande quoi faire devant la situation actuelle, ne devrions-nous pas investir dans la génération de demain ? 

Nous avons réalisé pendant la pandémie qu’il est possible d’enseigner à distance. Nous avons, au Québec, une diaspora haïtienne bourrée de talents que nous pourrions mettre à profit pour offrir à leur jeunesse demeurée au pays, la possibilité d’obtenir des diplômes de secondaire V, puis de CEGEP, puis universitaires.

Les satellites de Starlink que le Québec a adopté pour fournir de l’Internet haute vitesse à nos régions éloignées pourraient faire des merveilles pour cette jeunesse haïtienne qui a soif de savoir. 

Chez l’enfant qui n’est pas alphabétisé, la colère gronde. Il en va de même chez celui qui, alphabétisé, ne peut accéder à une école secondaire, ni à l’université. Faute de pouvoir construire un monde meilleur, partout, on a vu des jeunesses lancer des pavés aux forces de l’ordre. Elles veulent changer la société qui les prive du bonheur de se réaliser. Après 220 ans d’indépendance d’Haïti, l’heure est venue d’y reconnaître ce besoin, que toutes les jeunesses expriment.

 

Par Jean Charron

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