Mois des Autochtones
Le mois de juin, consacré à l’histoire des Autochtones et le 21 à la Journée nationale des Peuples autochtones, permettent de nous sensibiliser au patrimoine et à la culture des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Je consacre ma chronique aux Autochtones afin de mieux faire connaître leurs contributions dans diverses sphères de notre vie. Rappelons-nous que les Autochtones ont laissé un riche héritage et que plusieurs de leurs inventions ont traversé le temps. Mentionnons entre autres la raquette, le canot, le kayak et le toboggan. Le tipi, par sa forme aérodynamique pouvant résister à des vents violents, imperméable et facilement transportable est par ailleurs, l’ancêtre des tentes. Aussi, les lunettes de neige furent inventées par les Inuits et/ou les Yupiks1 pour prévenir la cécité due à la neige et améliorer la vision du porteur. Elles étaient souvent fabriquées à partir de bois de cerfs2. Possédant une bonne connaissance de la faune et de la flore, les Autochtones ont également contribué à l’élaboration de plusieurs remèdes. D’ailleurs, en 1536, grâce à une tisane à base d’eau et de branches de conifères riches en vitamines C, préparée par des membres des Premières Nations, Jacques Cartier et une partie de son équipage guérirent du scorbut3. L’asiminier trilobé, appelé « pawpaw », est un arbuste que les Autochtones utilisaient pour traiter les poux et les ulcères de la peau4. Ils consommaient aussi son fruit dont le goût ressemble à celui de la banane ou de la mangue. De plus, la salicine, extraite de l’écorce de saule, était régulièrement utilisée comme analgésique jouait le rôle de l’aspirine pour les Amérindiens. On l’ingérait en mâchant l’écorce ramollie ou en la consommant sous forme de tisane pour soulager les maux de tête, les douleurs musculaires ou pour faire baisser la fièvre5. On leur doit beaucoup d’ingéniosité.
Et, ils ont compris bien avant nous en quoi consiste le développement durable. Respectant la nature, ils utilisaient tout : peau, os, cartilage, chair des animaux, et, fruits, fleurs, tiges, écorces, sève, gomme…des plantes et des arbres. Pas de gaspillage! Heureusement, pour contrer les changements climatiques et pour mieux sauvegarder la nature, les instances gouvernementales, les scientifiques et environnementalistes respectent de plus en plus les savoirs traditionnels des Premiers Peuples. Ces derniers n’ont jamais cherché à modifier le territoire, mais plutôt à vivre en harmonie avec celui-ci.
Aujourd’hui, plusieurs personnalités autochtones se font de plus en plus connaître, reconnaître et écouter. Elles nous font connaître leurs communautés, leurs ancêtres et leur langue par la musique, le chant et l’écriture.
Pensons à Samian, un rappeur québécois de la Première Nation Abitibiwinn. Il chante en français et en anishinaabemowin. Il inspire beaucoup de jeunes autochtones. Depuis 2022, il anime Minotan, une émission hebdomadaire sur les ondes de Ici Musique consacrée à la musique autochtone.
Elisapie Isaac6, autrice-compositrice-interprète et actrice inuite active depuis le début des années 2000, chante en français, en anglais et en inuktitut. Elle a réalisé un documentaire dédié à son grand-père et qui raconte la vie dans la communauté de Kangirsujuaq, un village inuit dans l’extrême nord du Québec. En 2024, Elisapie figure sur un timbre de Postes Canada.
Joséphine Bacon7, Innue de Pessamit, est reconnue comme l’une des principales écrivaines autochtones de notre époque. Elle est aussi réalisatrice, traductrice, parolière et enseignante de l’innu-aimun, sa langue maternelle. Elle s’efforce de perpétuer la tradition des aînés de sa communauté. Elle a reçu le prix d’officière de l’Ordre du Canada en 2023.
Que dire de Michel Jean8, journaliste, animateur télé et auteur d’origine innue! Dans son roman, Le vent en parle encore, l’auteur traite des pensionnats autochtones. Ses oeuvres abordent plusieurs enjeux complexes et douloureux auxquels sont confrontés les Premiers Peuples comme l’itinérance autochtone
en milieu urbain, la sédentarisation forcée des Inuit dans les
années 1950-60 et le génocide des chiens nordiques.
Nous devons mieux connaître l’histoire des Autochtones et mieux la comprendre. En ce mois de juin, souvenons-nous des drames passés, mais aussi rendons hommage au patrimoine, aux réussites et à la résilience des peuples autochtones. Prenons le temps de découvrir une personnalité, chanteur, compositeur, auteur, cinéaste ou encore une innovation autochtone. Pour en savoir davantage, vous pouvez visiter le site web, Mois national de l’histoire autochtone et le compte Instagram, GC Autochtones à propos de personnalités autochtones inspirantes.
1. Indigènes qui vivent sur la moitié sud de la côte ouest de l’Alaska, spécialement sur le delta du Yukon-Kuskokwim,
2. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2321/dix-inventions-amerindiennesa-connaitre/
3. Toutes les sources s’entendent pour dire que Jacques Cartier et son équipage furent en partie guéris du scorbut, mais la sorte de conifère change : pin blanc, cèdre, épinette…. (Note de l’auteur : Sylvie Rouillard)
4. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/utilisation-des-plantes-par-les-autochtones
5. https://www.worldhistory.org/trans/fr/2-2321/dix-inventions-amerindiennesa-connaitre/
6. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/elisapie-isaac
7. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/Josephine-bacon
8. Wikipedia et https://kwahiatonhk.com/auteurs/michel-jean/